Mariage en Kabylie / Entre romans à l'eau de rose et poids de la tradition

Publié le par Karim Kherbouche

Mariage en Kabylie / Enquête de Karim KHERBOUCHE

Entre romans à l'eau de rose et poids de la tradition

Autrefois, c’était les parents qui choisissaient à leur fils la future épouse et souvent aucun droit de participer au choix de leur futur époux n’est accordé aux femmes. Le fils ou la fille n’avaient de choix que de se plier à la volonté des parents. De nos jours, la conception du mariage a subi des transformations profondes. Autre temps, autres mœurs.

Si certains jugent le mariage traditionnel comme rétrograde, d’autres le regrettent. «Jadis, tout était simple, c’était plus facile de se marier ; les femmes se connaissaient entre elles et savaient ce qui pouvait convenir à leur fils comme profil de femme, elles étaient un intermédiaire très efficace », constate K. Hamid, médecin, père de deux enfants. Il enchaîne : «De notre temps, les contacts entre les hommes et les femmes sont plus compliqués vu que, mine de rien, les tabous subsistent toujours, et pis encore nous avons perdu nos repère et valeurs ». Pour B. Said, enseignant de français : « Dans le passé, avant de prendre en considération les qualités personnelles recherchées chez le (la) futur (e) époux (se), les parents doivent s'assurer qu'il (elle) vient d'un milieu qui leur convient. N’allons pas vite en besogne car cela est loin d’être synonyme de repli sur soi-même; nos parents pensaient qu’une personne venue d’un milieu différent du leur, ne conçoit pas les choses de la même façon qu’eux et ceci est souvent source de conflits destructeurs du mariage. La famille du futur conjoint s’avère pour moi importante également ». Enfin, les avis des personnes que nous avons interrogées sur cette question sont très partagés. C’est ce que nous allons constater dans ce qui suit.

Mariage d’amour sinon rien

« Ma conception du mariage se résume en deux mots : le romantisme, le romantisme ! », s’écrie tout feu tout flamme Lynda, étudiante en sciences économiques à l’université de Béjaia. Sa copine et camarade de classe, Lamia définit le profil d’homme qu’elle voudrait épouser. «Un homme qui soit riche et qui m’aime », dit-elle. « Mais comment un homme riche saura que tu l’aimes vraiment !? Il pensera toute sa vie que tu es avec lui pour son fric, tous tes gestes et paroles seraient interprétés comme tel ! », rétorque sèchement Lynda.

Ce sont surtout les jeunes femmes qui aimeraient choisir elles-mêmes leur mari. Cela leur tient vraiment à cœur. Quitte à attendre des années et des années et se marier tard. «On préfère rêver et regarder loin, tandis que l’homme (la femme) qui nous convient peut être dans notre entourage ; le problème, c’est que les personnes que nous connaissons ne nous font souvent pas rêver parce qu’elles sont "réelles", on est sans cesse en quête de la pierre philosophale. On oublie que le mariage finit un jour par se confronter à la réalité de ce qu’on est et c’est souvent la déception pour ce qui préfèrent continuer de rêver », selon Fatah, chômeur. Il est vrai que, comme dit un proverbe malgache, le mariage est comme le tonnerre ; les premiers coups font soupirer d'aise, puis ce sont les éclairs et les éclats. 

« En dehors des heures du travail, le sujet de discussion préféré de mes employées célibataires sont les mélos qui passent à la télévision en début de soirée et qui les abreuvent d'histoires d'amour tour à tour heureuses et catastrophiques. Elles sont très influencées par le genre de films qui racontent l'idylle d'une héroïne courageuse courtisée par un beau et riche héros qui obtiendra sa main et l'épousera à la fin du film ! Le hic est qu’elles oublient que tout ça, ce n’est que du cinéma ! », constate un patron d’une société informatique. Si la plupart des jeunes gens ont eu au moins une relation d’amour lorsqu’ils étaient élèves ou étudiants, il existe néanmoins qui n’ont jamais eu d’histoire d’amour et se marier aujourd’hui devient trop compliqué pour eux. «Chaque fois que je propose à une jeune femme qui me plait le mariage, elle me répond qu’on doit se connaître d’abord et c’est souvent l’échec ; mais, nom de Dieu, pourquoi complique-t-on autant les choses !? Moi, je ne cherche qu’à me marier, c’est tout ! », déplore Mouloud, adjoint d’éducation.  

Les contacts, un casse-tête chinois

Très peu de femmes disent utiliser le moyen de contact le plus à la mode : l’Internet. Elles estiment qu’il y a souvent tromperie. N’empêche qu’il existe des internautes qui croient à l’efficacité des contacts virtuels. C’est le cas de Sabiha, étudiante à l’UFC, qui se mariera à la fin de ce mois d’août avec un homme qui habite à Béjaia comme elle mais qu’elle a connu via un site web de contact. «A mon avis, il y a quelques techniques à mettre en œuvre et de préférence il faut limiter sa recherche à sa région pour activer la rencontre "réelle" car les contacts virtuels s’ils se prolongent dans le temps risquent de faire long feu », révèle-t-elle.  

Pour une jeune femme, choisir elle-même l’homme de sa vie, c’est retrouver une certaine confiance en soi, ce qui la rend heureuse. Pour cause, elles nous racontent toutes avec frénésie leurs "exploits". Si certaines ont rencontré leur futur époux lors d’une fête de mariage (et c’est un cas très fréquent !), d’autres à la fac ou dans une grande surface en faisant les commissions, etc. A écouter les récits des unes et des autres, on se rend compte en effet que les histoires d’amour se ressemblent toutes. Cela dit, nombreux sont ceux qui sont confrontés au problème de contact au regard des interdits qu’imposent les règles de la société notamment en milieu rural.

Soulignons que, chez certaines familles, les mariages à l’ « ancienne » sont toujours en vigueur avec une petite touche moderne. Ils sont presque toujours organisés par les parents, mais de plus en plus de jeunes femmes réussissent, en insistant, à se voir accorder le droit de participer au choix de leur époux. L'éducation joue un rôle important dans l'organisation des mariages, mais aussi comme moyen utilisé pour retarder ou éviter un mariage arrangé.

Habiter chez ses parents…

La cherté excessive du logement en Algérie est la première cause du célibat et du désarroi des jeunes couples mariés à revenus faibles et moyens. « Je vis chez mes parents et avec le temps, j’ai l’impression que ma relation avec mon épouse est devenue comme une relation de frère et sœur et je ne donne pas l’éducation que je veux à ma progéniture, je n’ai aucun rôle à jouer», ironise Hafidh, instituteur depuis quinze ans, qui nous raconte ses déboires dans sa quête d’un logement qu’il n’arrive toujours pas à obtenir. « Le problème du logement en Algérie touche en particulier le cadre moyen que je suis. Si on est "pauvre", on a le droit au logement social, si on est riche, on achète un logement, mais il n’y a en revanche aucune formule efficace conçue pour nous», se désole-t-il. Le fait est que le cas de Hafidh n’est pas isolé et le logement demeure un problème qui "suffoque" le citoyen algérien.

Les histoires d’amour ne finissent pas toutes mal

«Une relation d’amour se construit à la longue et le hic est que nombre de couple veulent tout et tout de suite », pense K. A., enseignante à l’université de Béjaia. Elle ajoute, entre autres, que pour perpétuer l’amour après le mariage, le couple doit savoir concilier passion et vie de famille. Cette enseignante se dit convaincue que mariage et amour peuvent bel et bien faire bon ménage. « Outre les problèmes matériels qui peuvent être surmontables, pour moi l’ennemi numéro un du mariage, c’est la monotonie et l’infidélité qui a pris des proportions alarmantes ces dernières années », dit-elle. Elle explique : « à mon sens, il faut savoir renouveler sans cesse son amour avec son époux (se) plutôt que de recourir aux relations extraconjugales qui ne compensent pas le manque ressenti dans le couple. C’est tout le secret de la réussite d’une relation conjugale ».

D’autres personnes, plus pessimistes, croient que, de nos jours, avec l’essor de l’individualisme, très peu de couples s’épanouissent dans le mariage. Selon eux, tout le monde attend de recevoir sans rien donner, d’où la crainte d’aimer et de se donner à l’autre. Or, le bonheur se divise en se partageant. « Vivre sa passion amoureuse et garder les pieds sur terre, ce n’est toujours évident, certes, mais il faudra savoir faire la part des choses », ajoute K. A.

L’amour est le fruit du mariage

L’avis est largement partagé par les personnes que nous avons interrogées : l’amour est le fruit du mariage, ou plutôt d’un mariage fondé sur des bases solides. Le mariage, c’est d’abord un vrai engagement envers l’autre. Une relation conjugale doit se reposer sur l’amour, la fidélité, la confiance, la solidarité, l’assistance et le respect. De bons époux sont aussi de bons parents qui jouent pleinement leur rôle d’éducateurs et leur rôle dans la société. Le mariage reste un vecteur de cohésion sociale nécessaire dans un monde en perte de repères et de valeurs.

Lorsque l’on est conscient de l’importance du mariage aussi bien au plan individuel que collectif et l’on assume toutes ses responsabilités sans fuite en avant, on construit une vie harmonieuse sur le long terme, une vie qui ait du sens. Vu sous cet angle, le mariage devient un pur délice. Dès lors, ceux qui sont à l’intérieur de cette cage dorée, à laquelle est comparé le mariage, ne souhaiteraient guère en sortir et ceux qui sont à l’extérieur auraient hâte d’y entrer.   

Karim KHERBOUCHE

Publié dans Femmes et société

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
C
je me nomme corine âgée de 32 ans j'habite dans le 59139 wattignies . J'étais en relation avec mon homme il y a de cela 4 ans et tout allait bien entre nous deux puis à cause d'une autre femme il s'est séparé de moi depuis plus de 5 mois . J'avais pris par tout les moyens pour essayer de le récupéré mais hélas ! je n'ai fais que gaspiller mes sous.Mais par la grâce de dieu l'une de mes amies avait eut ce genre de problème et dont elle a eut satisfaction par le biais d'un ... nommé ishaou au premier abord lorsqu'elle m'avait parlé de ce puissant je croyais que c’était encore rien que des gaspillages et pour cela j'avais des doutes et ne savais m'engager ou pas. Mais au fur des jours vu ma situation elle insiste a ce que j'aille faire au moins la connaissance de ce puissant en question et c'est comme cela que je suis heureuse aujourd'hui en vous parlant.c'est à dire mon homme en question était revenu en une durée de 7jours tout en s'excusant et jusqu'à aujourd'hui et me suggéré a ce qu'on se marie le plus tot possible.je ne me plein même pas et nous nous aimons plus d'avantage. La bonne nouvelle est que actuellement je suis même enceinte de 2 mois. Sincèrement je n'arrive pas a y Croire a mes yeux qu'il existe encore des personnes aussi terrible , sérieux et honnête dans ce monde, et il me la ramené, c'est un miracle. Je ne sais pas de quelle magie il est doté mais tout s'est fait en moins d'une semaines.(pour tous vos petit problème de rupture amoureuses ou de divorce ,maladie ,la chance , les problèmes liés a votre personnes d'une manière, les maux de ventre, problème d'enfants, problème de blocage, attirance clientèle, problème du travail ou d'une autres) Vous pouvez le contacter sur: son adresse émail : maitreishaou@hotmail.com ou appelé le directement sur whatsapp numéro téléphone 00229 97 03 76 69 son site internet: www.grand-maitre-ishaou-13.webself.net
Répondre