Djura, la perle du Djurdjura

Publié le par Karim

Ce n’est nullement par hasard que la pétillante Djura est considérée comme ambassadrice de la cause et de la chanson féminines kabyles. Outre ses remarquables œuvres musicales, littéraires et cinématographiques, elle a le mérite d’avoir restée égale à elle-même et de dire tout haut et partout les revendications légitimes de ses concitoyennes.

En effet, malgré les multiples embûches que rencontraient les femmes pour choisir une carrière artistique ou pour aller à la fac, Djura a décidé de braver les interdits et d’aller jusqu’au bout de ses rêves. Après une maîtrise en Arts plastiques qu’elle a obtenue à l’université, elle s’est investie dans le cinéma comme réalisatrice. En 1976, elle réalise Ali au pays des merveilles qui traite de la condition des travailleurs immigrés. Après le succès de ce premier film, elle s’est mise à réaliser d’autres, tels que Algérie Couleurs et Ciné Cité.

Djura, de son vrai nom Djouhra Abouda, a également écrit deux ouvrages : Le voile du silence et La Saison des Narcisses. Le premier bouquin retrace le parcours d’une jeune kabyle condamnée à mort pour avoir pris un Français pour compagnon. En fait, cette jeune femme n’est autre que l’auteur de ce livre.

Djura est surtout connue sur la scène musicale où elle se distingue comme l’une des plus belles voix féminines. C’est en 1977 qu’elle a fondé le fameux groupe Djurdjura, un trio féminin qui, à l’époque où la World music n’était pas encore en vogue,  marie merveilleusement rythmes et mélodies du terroir avec une instrumentation occidentale et des influences jazz-rock. Les trois séduisantes chanteuses formant le groupe chantaient avec brio les femmes, la liberté, l’amour, l’Algérie, la joie et la douleur, etc., avec l’espoir de lendemains meilleurs. "Notre but était avant tout de faire émerger des revendications concernant la condition des femmes tout en fusionnant des influences musicales", dit Djura.

En 1986, le groupe Djurdjura devient … Djura. Dans son dernier, Uni-vers-elles (2002),  la diva appelle à la rescousse une pléiade de chanteuses et chanteurs de plusieurs nationalités et intègre une variété de genres musicaux des quatre coins du monde.

Aujourd’hui encore, Djura n’a rien perdu de sa vitalité et de son attachement à ses racines. Dans sa chanson « Alger la Blanche  », elle chante, sur un fond musical envoûtant, ces paroles o combien révélatrices de tout l’amour qu’elle voue pour son pays natal : « Alger a soif de prière/ Elle a envoyé ses enfants à la guerre/ Humiliée, méprisée, déifiée/ Oubliée, Piétinée/ Elle est la femme !/ (...) A toi l’enfant kabyle, touareg, d’Oran, de Constantine, des Aures…/ Toi l’enfant de mon errance/Dans ce désert d’innocence/Je vais te parfumer de sons berbères/ D’une musique sans frontière/ Pour que demain/ Ton cœur ne soit pas amer (…)".

Karim KHERBOUCHE

Publié dans Chanteuses kabyles

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Y
<br /> Azul,<br /> <br /> L'oeuvre de Djura est collossale.<br /> C'est notre bijou a toutes et a tous.<br /> <br /> Azul ameqwran i Djura.<br /> <br /> Yazid<br /> <br /> <br />
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P
MERCI à TINHINEN pour sa réponse que je ne viens de lire que maintenant. Je ne juge personne Dieu seul est en droit de le faire ... mais qui trahi celle par qui la vie lui a été donnée ne mérite que l'oubli ! Merci encore pour ces précieux renseignements et grande joie à tous dans ce monde difficile où seule l'entre-aide nous sauvera !
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K
bonjour djura,<br /> ton publique t'aime beaucoup , -<br /> -meme si tu as trahis ta mère<br /> -mème si tu aime l'argent<br /> - le peuple kabyle et meme à l'etranger vous aime <br /> n'écoute pas certaines personnes 
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T
<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> Bonjour, bonjour,<br />  <br /> J’ai également créée moi-même mon site.<br /> Je vous laisse maître d’en juger…<br />  <br /> http://www.ar-evenements.com           
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T
djoura je t'aime
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